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6es Rencontres d’histoire ouvrière : « Cent ans de communisme en France et dans la Loire. Du projet révolutionnaire à l’expérience démocratique » - Appel à communications

Dans le cadre du centenaire du Congrès de Tours, le GREMMOS organise les




6es Rencontres d’histoire ouvrière de Saint-Étienne



Jeudi 23 et vendredi 24 Janvier 2020



Cent ans de communisme en France et dans la Loire. Du projet révolutionnaire à l’expérience démocratique





Appel à contribution

En partenariat avec le CEDMO 42 et l’association Jaurès dans la Loire

Le GREMMOS (Groupe de recherches et d’études sur les mémoires du monde ouvrier stéphanois) organisera les VIe Rencontres d’histoire ouvrière de Saint-Étienne, les 23 et 24 janvier 2020, autour du centenaire du congrès de Tours, de la naissance du Parti communiste français (PCF), de son impact sur le monde ouvrier et le mouvement ouvrier.

Le GREMMOS prépare cet événement en association avec les services publics – archives départementales et archives municipales de Saint-Étienne – et avec les associations qui travaillent sur l’histoire et la mémoire ouvrière  : « le Cedmo42 » et « Jaurès dans la Loire ».

Dans le prolongement des Rencontres de 2017 et de la publication à laquelle elles ont donné lieu [1], il nous apparaît important de revenir sur cette histoire en nous interrogeant sur la longévité d’un parti, fondé dans la perspective d’une révolution mondiale imminente, qui, n’ayant jamais véritablement exercé le pouvoir à l’échelle nationale, est parvenu à durer en inscrivant son action dans les territoires et dans une certaine reconnaissance des valeurs et des principes républicains.

Alors que la fédération SFIO de la Loire a adhéré à l’unanimité à la Troisième Internationale, et bien que le PCF soit devenu à plusieurs reprises (1935-1936, 1945-1947, années 1960-1970) une force imposante dans le département, il ne s’implante que dans quelques bastions et ne dirige Saint-Étienne que pendant un seul mandat (1977-1983). L’importante présence ouvrière dans les deux bassins industriels de Saint-Étienne et Roanne n’a pas placé en position dominante un PCF confronté à un anticommunisme capable de fédérer des oppositions d’origines diverses.

Nous voulons entreprendre cette traversée du siècle dans la perspective de l’histoire ouvrière, en variant les échelles et les angles de vue, en examinant notamment le cas de figure de la Loire (mais pas seulement), au prisme des évolutions nationales et vice versa, en évaluant l’action d’acteurs emblématiques, selon quatre axes :

1) Autour du congrès de Tours

L’unité du parti socialiste, fruit d’un long combat entre plusieurs tendances, se réalise avec la création de la SFIO en 1905. Durant la Grande Guerre et dans les premières années de paix des fractures importantes réapparaissent. Au-delà des polémiques, comment le congrès de Tours est-il concrètement préparé dans les fédérations  ? Les règles du débat de tendances sont-elles respectées  ? Quelle part y prennent les diverses organisations nées de la critique de l’Union sacrée dans le Parti socialiste et dans la CGT  ? Quels enseignements peuvent apporter une comparaison des situations propres aux fédérations  ? Comment les responsables nationaux interviennent-ils à l’échelle fédérale  ? Comment sont reçues les options proposées par les protagonistes  ? Le dilemme union/scission est-il envisagé d’emblée  ? Les conditions du débat ont-elles pesé dans les rapports ultérieurs, entre la SFIO et la SFIC, puis entre le PS et le PCF  ? Quels en sont les effets immédiats et à plus long terme sur la conflictualité sociale  ?

2) L’implantation ouvrière  : de la conquête des années 1930 jusqu’au déclin des années 1980

En 1920, le mouvement ouvrier est traversé d’interrogations et d’incertitudes. Les effets de l’Union sacrée sur la vie syndicale et les mobilisations ouvrières, les conditions de vie et de travail imposées pendant la guerre, la violence et l’échec des conflits sociaux après le conflit pèsent sur son avenir  : faut-il rompre avec le passé et changer de perspectives  ? De méthodes  ? Quelle connaissance réelle les ouvriers ont-ils de l’expérience qui se déroule en Russie Soviétique  ? Dans quelle mesure y voient-ils une alternative  ? Un modèle  ? Comment est vécue l’action des communistes en direction des syndicats et la perspective de la scission syndicale  ? Quel rôle jouent les jeunesses communistes dans les conflits sociaux du début des années 1920 et dans le processus dit de bolchévisation  ? Comment s’opère le partage d’influence entre socialistes et communistes dans le monde ouvrier avant le Front populaire  ? Entre gaullistes et communistes après le discours de De Gaulle sur l’association (Saint-Étienne, 4 janvier 1948)  ? Quels types d’ouvriers sont les plus réceptifs au communisme  ? Les plus réticents  ? À quels moments peut-on vraiment parler d’hégémonie communiste et comment l’implantation du PCF évolue-t-elle chez les ouvriers selon les territoires et selon les contextes, de la guerre jusqu’à la crise industrielle des années 1970-1980  ?

3) Conquête et exercice du pouvoir municipal

L’éloignement de l’horizon révolutionnaire impose de s’organiser. Dès 1920, d’anciens socialistes devenus communistes sont présents dans certains conseils municipaux comme à Saint-Étienne ou Firminy, dans la majorité puis dans l’opposition. Comment peuvent-ils agir  ? Reprennent-ils à leur compte l’héritage du « socialisme municipal »  ? Doivent-ils participer aux élections au risque de passer pour des réformistes  ? Comment la stratégie municipale de la Fédération évolue-t-elle au fil du temps  ? Comment ont été abordés les obstacles, notamment l’anticommunisme, dans les contextes du Front Populaire, de la Libération, de l’Union de la Gauche  ? La participation à l’action municipale pouvait-elle remplacer un pouvoir inaccessible  ? Les municipalités dirigées par les communistes avaient-elles les moyens de réagir devant la montée du chômage et la disparition des fleurons de l’industrie  ? Comment s’élaborent les propositions communistes dans le domaine de l’urbanisme, de l’action sociale, de l’éducation, de la santé, de l’accès aux loisirs et au sport pour tous et quels bilans peut-on en tirer  ?

4) Le pouvoir d’influence  : les organisations périphériques, le rôle des intellectuels

Le PCF est parfois présenté comme une contre société avec une galaxie d’organisations périphériques lui ayant permis de constituer des réseaux pour diffuser son influence. Faut-il y voir aussi un moyen pour de nombreux communistes de poursuivre une action militante dans un cadre plus concret, moins politisé  ? Dans les quartiers avec les Amicales laïques  ? En direction des femmes avec l’Union des femmes françaises  ? Vers les plus démunis avec le Secours Populaire  ?
Si les réseaux militants et associatifs locaux ont fait l’objet de nombreuses recherches, l’influence des réseaux intellectuels et artistiques a le plus souvent été abordée à l’échelle nationale ou à travers le prisme parisien. Est-il possible de la mesurer à partir d’approches plus locales  ? Comment évolue-t-elle des débuts enthousiastes des années 1930, jusqu’à la désindustrialisation des années 1960-1980. Quelles continuités et quelles ruptures, à Saint-Etienne, dans la Loire, dans d’autres villes et régions  ? Peut-on parler d’une hégémonie dans les années 1960 et 1970  ? Qu’elles en ont été les formes  ? Les domaines  ? Quels rôles ont joué les débats autour des Maisons de la culture  ? Quelle importance faut-il accorder aux intervenants locaux, professionnels de la culture comme Jean Dasté, ou militants communistes  ? Peut-on mesurer l’impact des actions de solidarité des milieux culturels lors des grèves  ? Sur quelles bases s’effectuent les ruptures qui interviennent entre ces acteurs et le PCF dans les années 1980  ?

[1] GREMMOS (éd.), Le monde ouvrier face à la Grande Guerre. Le bassin de Saint-Étienne de 1910 à 1925, Saint-Barthélémy-Lestra, Actes Graphiques, 2018


Les propositions de communications (titre, résumé de 2000 signes) doivent être envoyées, avec un court CV, avant le 30 avril 2019 à l’adresse suivante  : gremmos-2007@orange.fr

Comité scientifique : Michelle Zancarini-Fournel, Samir Hadj Belgacem, Xavier Vigna, Sophie Béroud, Gilles Richard, Jean Lorcin, Jean-Michel Steiner, Georges Gay, Michel Rautenberg, Antoine Vernet, Serge Proust, Alban Graziotin, Cyril Longin.

Calendrier prévisionnel :

Date limite d’envoi des propositions  : 30 avril 12 mai 2019
Réponse du comité d’organisation  : 1er juin 2019
Date limite d’envoi des communications  : 15 décembre 2019
VI° Rencontres d’Histoire ouvrière de Saint-Étienne  : 23 & 24 janvier 2020

Les frais de déplacement et d’hébergement seront pris en charge par les organisateurs.

Contributions et débats feront l’objet d’une mise en ligne sur notre site et éventuellement d’une publication.

L’appel peut être téléchargé en cliquant sur le lien suivant : appel à communications
GREMMOS le 2019-04-23 21:00:00